Les figures fondatrices

– Lord Wellesley

Richard Colley, Comte de Mornington,  Marquis Wellesley, Gouverneur général de l’Inde (1798-1805)Membre de l’aristocratie anglo-irlandaise, Richard Colley Wesley, futur marquis de Wellesley, prend ses fonctions de Gouverneur général de l’Inde en 1798. Farouche opposant à la France révolutionnaire, il met tout en œuvre pour en contrer l’influence en Inde. Pour ce, il instaure une censure totale de la presse à Calcutta, s’oppose à l’installation de missionnaires et mène la vie dure aux nouveaux arrivants européens. Dans le même temps, par des campagnes militaires audacieuses et des jeux d’alliances politiques, il accroît considérablement le territoire britannique en Inde.

Homme de culture, il mène aussi une politique d’éducation en faveur de l’orientalisme. Afin d’éduquer les jeunes recrues de la Compagnie venues en Inde pour administrer les nouveaux territoires, il décide de fonder – sur les conseils de John Gilchrist et en accord avec la politique de son prédécesseur à la gouvernance générale – un collège dans l’enceinte du Fort William de Calcutta où siège son administration.

Il réunit les meilleurs spécialistes et organise un programme digne des universités de Cambridge et d’Oxford. C’est aussi lui qui institutionnalise l’Asiatic Society en lui fournissant de vrais moyens financiers.

En but aux critiques du Conseil des directeurs de la Compagnie pour ses politiques éducative et économique, il quitte l’Inde et ses fonctions de Gouverneur général en 1805.

Son court règne indien aura été le théâtre d’une révolution politique mais aussi culturelle.

– John Borthwick Gilchrist (1759 – 1841)

C’est en tant qu’assistant-chirurgien dans les troupes de la Compagnie britannique des Indes orientales que John Gilchrist arrive à Bombay en 1782. Il s’établit au nord-ouest de Calcutta et commence une plantation d’indigo. Face aux problèmes de communication avec les autochtones, il commence à étudier l’hindoustani.

Il demande alors un congé pour rédiger son dictionnaire anglais-hindoustani qu’il termine en 1798. Quittant définitivement l’armée, il part s’installer à Calcutta où il continue d’écrire des manuels d’apprentissage des langues et commence à enseigner aux jeunes fonctionnaires arrivant en Inde. Il intègre l’Asiatic Society et en devient secrétaire en 1796.

C’est lui qui suggère au Marquis Wellesley de fonder le collège de Fort William. Il en est nommé directeur ainsi que professeur de persan et d’hindoustani. En 1802, il établit l’Hindoostanee Press avec un associé, permettant l’impression d’ouvrages en ourdou.

Il quitte finalement l’Inde en 1804 pour raison de santé.

– William Carey (1761-1834)

Missionnaire baptisteWilliam Carey (1761-1834) originaire d’Angleterre, William Carey arrive en Inde en 1793 accompagné de sa famille.

Venu évangéliser les populations locales, il rencontre l’hostilité de l’administration et part s’installer à Midnapore où il gère six ans durant une plantation d’indigo. Il en profite pour étudier le bengali et le sanscrit et commence à traduire le Nouveau Testament. Il part ensuite fonder sa mission baptiste à Serampore, territoire sous juridiction danoise situé au nord de Calcutta. Après des temps difficiles où il tente de faire imprimer ses traductions, il est rejoint par deux autres missionnaires, Joshua Marshman, enseignant, et William Ward, imprimeur. Avec l’aide de Panchanan Karmakar, forgeron bengali, Ward va utiliser une presse d’occasion achetée par Carey pour imprimer la bible en bengali.

A la même période, Carey est embauché par le tout nouveau collège de Fort William pour enseigner le bengali et les langues vernaculaires de l’Inde. Grâce à cette nouvelle manne financière, l’activité de la mission va connaître un essor considérable. En moins de cinq ans, elle devient la seule institution capable d’imprimer de livres en bengali, ourdou, oriya, tamil, telegu, kanarese et marathi.

En 1806, il est accepté au sein de l’Asiatic Society et nommé professeur de sanscrit au collège. Cette reconnaissance par ses pairs est une consécration de ses talents d’orientaliste. Par ses travaux méticuleux sur les langues, us et coutumes du Bengale, William Carey peut raisonnablement être considéré comme le premier anthropologue culturel de l’Inde.